Road Trip en Australie
C'était une odyssée à travers l’infini, où chaque kilomètre avalé par notre van se transformait en une ligne de poésie sauvage. Lola et moi, deux âmes en quête d'inconnu, avions décidé de laisser la route nous façonner, de nous perdre dans l'immensité pour mieux nous retrouver.
Dès les premiers tours de roue, Melbourne s’effaçait dans le rétroviseur, emportant avec elle le brouhaha urbain, tandis que devant nous s’étalait une toile vierge prête à être peinte par nos aventures. L’air s’épaississait de la chaleur écrasante du bush, et chaque souffle sentait l'eucalyptus brûlé par le soleil. Le paysage se dépliait en couches infinies de rouges ocres, de bleus profonds, et de verts poussiéreux, un puzzle d'immensités où le ciel et la terre semblaient se confondre à l’horizon.
Chaque arrêt devenait une nouvelle scène de notre épopée : nous plantions notre camp sous des cieux étoilés qui semblaient vouloir dévorer la nuit, grimpions des rochers qui défiaient le temps, et longions des plages où le sable, doux comme de la soie, glissait entre nos doigts comme les secondes d'un sablier éternel.
Entre nous, les mots étaient souvent superflus. Le vent dans nos cheveux, le ronronnement rassurant du moteur, et le paysage changeant étaient tout le dialogue dont nous avions besoin. Il y avait des moments où la route se faisait si longue, si solitaire, que le silence devenait palpable, comme si le désert lui-même retenait son souffle, attendant de voir jusqu’où nous oserions aller.